Le 14 février dernier, l'UBS a publié ses réponses aux questions posées par Ethos en vue d'une demande de contrôle spécial figurant à l'ordre du jour de l'assemblée générale extraordinaire du 27 février 2008. Ethos reconnaît l'effort de transparence de l'UBS dans le cadre des réponses fournies aux actionnaires par le Conseil d'administration et par l'Organe de révision Ernst & Young. Toutefois, les réponses fournies, en particulier concernant le fonctionnement de la gestion et du contrôle des risques, ne peuvent pas être considérées comme satisfaisantes. Par conséquent Ethos maintient sa demande de contrôle spécial et appelle les actionnaires à la soutenir.
En substance, l'analyse des réponses fournies par l'UBS laisse notamment ouvertes à ce stade les interrogations suivantes:
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L'affirmation de la séparation entre les fonctions de gestion des risques et de contrôle des risques, telle qu'elle est exigée par la Commission Fédérale des Banques (CFB) dans sa Circulaire du 27.9.2006, n'apparaît pas convaincante (réponses 1.2 et 1.3). En particulier, de l'aveu même de l'UBS, le Risk Subcommittee (par l'entremise notamment du délégué de la présidence à ce comité) semble avoir exercé une influence, voire participé aux décisions dans une mesure relevant à la fois du contrôle des risques et de la gestion de certaines positions (réponses 2.1 et 2.2).
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La Circulaire de la CFB du 27.9.2006 précise clairement que le système de rémunération des collaborateurs du contrôle des risques ne doit pas comprendre d'éléments susceptibles de générer des conflits d'intérêt. Or, l'UBS reconnaît que la part variable de la rémunération de ce type de collaborateurs, même si elle ne dépend pas directement du secteur contrôlé par l'intéressé, est liée aux performances financières de la banque. Ces dernières ont naturellement été influencées indirectement par les résultats des opérations conduites dans le secteur des crédits hypothécaires aux Etats-Unis (réponse 5).
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Enfin et surtout, les réponses fournies par l'UBS ne permettent pas de déterminer si son système de gestion et de contrôle des risques a failli ou non. En effet, il est affirmé d'une part que «malgré les pertes enregistrées en 2007, nous sommes de l'avis que les principes pour la gestion des risques et pour le contrôle des risques étaient adéquats dans leurs fondements, et le restent actuellement» (réponse 1.3, traduction libre). Mais d'autre part, l'UBS reconnaît que les résultats de l'audit présentés en juin 2007 déjà par le Group Internal Audit ont montré que «(i) des améliorations dans l'analyse, la mesure et le reporting dans les risques liés aux affaires subprime sont nécessaires et (ii) que les incertitudes en lien avec l'évaluation des portefeuilles de l'Investment Bank et Dillon Read Capital Management n'ont pas été présentées de manière suffisamment transparente et que les risques liés n'ont pas été analysés de manière adéquate» (réponse 3.2, traduction libre). La contradiction apparente entre ces deux réponses ne fait qu'alimenter les interrogations légitimes des actionnaires quant au fonctionnement des services de contrôle interne de l'UBS, ainsi qu'à l'efficacité des mesures organisationnelles prises pour remédier aux défaillances constatées.