04/30/2010

De nombreux actionnaires ne sont pas d'accord avec le système de rémunération des instances dirigeantes du Credit Suisse Group. Lors de l'assemblée générale qui a eu lieu aujourd'hui, le vote du rapport de rémunération a suscité beaucoup de voix critiques: 66% pour le rapport, 29% contre, 5% abstention. Cela constitue un signal important: des rémunérations excessives ne sont plus automatiquement approuvées par les investisseurs.

En vue de contribuer à une amélioration du système de rémunération du Credit Suisse, Ethos demande que le Conseil d'administration organise une consultation de l'ensemble des actionnaires à ce sujet.

Suite au vote sur le rapport de rémunération, Dominique Biedermann, directeur de la fondation Ethos, a déclaré «Le vote d'aujourd'hui est un signal très clair donné au conseil d'administration de Credit Suisse Group. La politique de rémunération doit être adaptée de manière à ce que des rémunérations excessives ne soient plus possibles. Nous demandons maintenant que le conseil d'administration organise une consultation auprès de l'ensemble des actionnaires sur leurs attentes en ce qui concerne le système de rémunération.»

En prévision de cette assemblée générale, Ethos avait recommandé de refuser le rapport de rémunération pour l'année 2009, car le système de rémunération prévoit des plans de participation qui peuvent conduire à des revenus exorbitants de plusieurs dizaines de millions de francs par personne. Ethos a également critiqué la structure de la rémunération de la Direction dont plus de 90% était variable en 2009. Une grande partie de cette rémunération provient du nouveau plan de participation SISU. Selon ce plan, après 4 ans, chaque unité reçue est convertie en actions, en l'occurrence au minimum une action (quelle que soit la performance réalisée) et 8,5 actions au maximum (effet de levier excessif).

Par ailleurs, il est dangereux d'avoir fixé le taux de rendement des fonds propres comme l'un des deux objectifs de performance à atteindre. Cela peut conduire les dirigeants à rechercher une réduction des fonds propres, ce qui est en contradiction aussi bien avec les attentes des autorités, qu'avec celles des actionnaires orientés à long terme.

Succès d'étape: Le vote sur les rémunérations s'impose progressivement

Suite aux résolutions d'actionnaires «Say on Pay» lancées en 2009 et 2010 par Ethos et huit caisses de pension suisses, toujours davantage de sociétés acceptent de donner aux actionnaires un droit de vote consultatif sur les rémunérations. A ce jour, 21 parmi les 100 plus grandes sociétés cotées en Suisse (dont 14 sociétés de l'indice SMI) ont un tel vote.

Les progrès en matière de droits des actionnaires sont réjouissants. Le problème posé par les rémunérations exorbitantes n'est cependant pas encore réglé. Les actionnaires devraient exercer de manière systématique les nouveaux droits qui ont été obtenus. Cela signifie notamment que tous les investisseurs institutionnels devraient se faire représenter aux assemblées générales d'actionnaires et exercer leur droits de vote lorsqu'il s'agit de voter sur le système ou le rapport de rémunération. Par ailleurs, les conseils d'administration devraient dorénavant prendre très au sérieux les signaux donnés par les actionnaires.

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