La Fondation Ethos recommande de soutenir le conseil d'administration et de refuser l’élection de Mark Kerekes lors de l’assemblée extraordinaire du 30 octobre prochain. Cette assemblée a été convoquée par le groupe d’actionnaires formé par Sentis Capital (propriété de l’investisseur russe Petr Kondrashev) et d’autres actionnaires (détenant ensemble 11% du capital de la société) pour élire leur représentant au conseil d’administration. Le conseil de Meyer Burger recommande unanimement le refus de cette élection.
Meyer Burger est une société suisse spécialisée dans la confection de machines pour la production de panneaux solaires. La société a rencontré ces dernières années de nombreuses difficultés notamment en raison de sa dépendance au marché chinois et de la difficulté de protéger sa propriété intellectuelle. Ces difficultés ont conduit à un changement de CEO il y a deux ans et un renouvellement du conseil d’administration lors de la dernière assemblée générale avec l’élection d’un nouveau président. Une nouvelle stratégie a été annoncée durant l’été 2019 qui vise à signer des partenariats avec certains clients qui auraient une exclusivité sur l’utilisation des nouvelles technologies de Meyer Burger. Meyer Burger recevrait en échange de cette exclusivité des redevances sur les ventes des panneaux solaires.
Un groupe d’actionnaires formé autour de Sentis Capital, le plus grand actionnaire de la société, contrôlant ensemble 11% du capital, a convoqué une assemblée générale extraordinaire pour demander l’élection d’un représentant au sein du conseil d’administration. Ce groupe d’actionnaires dit ne plus avoir confiance dans le conseil d’administration et souhaite nommer le co-directeur et membre du conseil d’administration de Sentis Capital, Mark Kerekes, pour les représenter au sein du conseil de Meyer Burger. Suite à l’audition du candidat par le conseil d’administration et l’avis d’un cabinet indépendant, le conseil recommande à l’unanimité de ne pas approuver son élection. Selon le conseil, Mark Kerekes ne dispose pas de l’expérience nécessaire dans le management de sociétés cotées ni dans l’industrie photovoltaïque.
Ethos invite tous les actionnaires de Meyer Burger, institutionnels comme privés, à participer à cette assemblée et à exercer leurs droits de vote, afin que la décision ne soit pas prise par une minorité du capital. Au vu du réalignement stratégique de la société et du récent renouvellement du conseil d’administration, il est primordial d’assurer la collaboration constructive au sein du conseil et de la direction générale. Ces organes doivent travailler ensemble pour mener à bien l’importante mission qu’est le repositionnement de Meyer Burger pour faire face aux enjeux du futur. Dans sa lettre aux actionnaires, Remo Lütolf, le nouveau président élu lors de l’assemblée ordinaire du mois de mai 2019, précise que la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie est liée à la présence de Hans Brändle, CEO depuis 2017. Or, selon la société, Sentis a réclamé la démission de Hans Brändle qui a fait savoir qu’il se retirerait de son poste en cas d’élection de Mark Kerekes au conseil.
Au vu des différents envois de courriers, des déclarations et des prises de position publiques des parties concernées, il apparaît que d’importantes divergences d’opinion subsistent entre le conseil d’administration et le groupe d’actionnaires mené par Sentis Capital. Dans un moment crucial pour le redressement de la société, Ethos est d’avis qu’il faut donner à l’équipe récemment mise en place le temps et les moyens de travailler dans un esprit constructif et recommande de voter CONTRE la proposition du groupe d’actionnaires d’élire au conseil son représentant Mark Kerekes.