07/02/2010

Ethos a publié aujourd'hui son étude sur les rémunérations 2009 des instances dirigeantes des 49 plus grandes sociétés cotées en Suisse. Elle montre que les rémunérations globales ont augmenté de 21%. Cette croissance est particulièrement marquante pour les sociétés du secteur de la finance, où elle correspond à 73% de hausse par rapport à l'année précédente.

De plus, plusieurs sociétés prévoient des éléments de rémunérations différés incluant d'importants mécanismes de levier. Comme il n'existe aucune obligation de publication des montants perçus définitivement, la transparence est globalement insatisfaisante. En revanche, il est positif que 21 sociétés soumettent dorénavant leurs rapports de rémunération au vote des actionnaires. Ethos va s'engager activement à ce que la majorité des sociétés cotées introduisent un tel vote l'année prochaine.

La Fondation Ethos a publié sa cinquième étude sur les rémunérations 2009 des instances dirigeantes des plus grandes sociétés cotées en Suisse (sociétés du SMI et SMIM).

Rémunérations comme avant la crise

En 2009, la rémunération totale des membres du conseil d'administration et de la direction générale des 49 sociétés analysées a augmenté de 21% à CHF 1,27 milliards. Alors que la progression a été de 73% dans le secteur financier, elle n'a atteint que 2% dans les autres secteurs. En moyenne, chaque membre de la direction générale a reçu en 2009 trois millions de francs. Les présidents du conseil d'administration ont gagné 1,9 million de francs en moyenne et les autres membres des conseils d'administration 300'000 francs.

Manque de transparence

Certains plans de participation à long terme (en actions ou en options) ont des effets de levier importants. Plusieurs personnes ont ainsi pu exercer des droits émanant de plans antérieurs, en réalisant de substantiels bénéfices. Par exemple, en 2010 Brady Dougan, CEO du Credit Suisse, a reçu 70 millions de francs à l'échéance d'un plan de cinq ans lancé en 2004. En Suisse, il n'existe aucune obligation de publier les rémunérations provenant d'anciens plans de participation. Par conséquent, les rémunérations différées ne sont souvent pas communiquées.

Part variable trop importante, trop peu de critères de performance

La part variable des rémunérations de la direction générale reste très élevée, spécialement dans le secteur financier où elle atteint plus de 80% pour les sociétés du SMI. La structure des rémunérations (partie fixe, bonus, plans de participation à long terme) s'est parfois complexifiée suite à l'introduction de plans à long terme avec conditions de performance. Cependant, la majeure partie des montants attribués ne dépend pas de la réalisation future de conditions de performance, ce qui va à l'encontre de la bonne pratique.

Davantage de «say on pay»

A ce jour, 21 sociétés suisses soumettent leur rapport ou leur système de rémunération au vote consultatif des actionnaires. Cette nouvelle pratique est notamment la conséquence des résolutions d'actionnaires «say on pay» déposées par Ethos et huit caisses de pension* en 2009 et 2010.

Ethos souhaite que le vote consultatif du rapport ou du système de rémunération se généralise pour les sociétés cotées. A cette fin, Ethos a contacté par écrit les sociétés n'ayant pas encore introduit un tel vote. Le cas échéant, Ethos est prêt à déposer de nouvelles résolutions d'actionnaires dans ce but. Par ailleurs, Ethos va intensifier le dialogue sur la transparence et la structure des rémunérations avec les 100 plus importantes sociétés cotées dans le cadre de l'Ethos Engagement Pool, un programme de dialogue avec les sociétés suisses qui regroupe 48 caisses de pension.

* Aargauische Pensionskasse, Caisse d'assurance du personnel de la Ville de Genève et des Services industriels de Genève (CAP), Caisse de pensions de la République et Canton du Jura, Caisse de prévoyance du personnel des établissements publics médicaux du canton de Genève (CEH), Caisse de prévoyance du personnel enseignant de l'instruction publique et des fonctionnaires de l'administration du canton de Genève (CIA), Luzerner Pensionskasse, Pensionskasse Post, Pensionskasse Stadt Zürich

 

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