03/31/2006

Lors de la prochaine assemblée générale de l'UBS du 19 avril 2006, les actionnaires sont appelés à voter sur deux points de l'ordre du jour en relation avec la politique de rémunération de la banque. Il s’agit de la réélection du Président du Comité de rémunération d’une part, et de l’autorisation d’émettre du capital conditionnel pour l’octroi d’options pour le management et les collaborateurs, d’autre part.
 

Pour pouvoir décider d’un soutien ou non à ces deux propositions du Conseil d’administration, il est nécessaire d’évaluer la politique de rémunération en général. Il est intéressant de relever que le rapport annuel de l’UBS est particulièrement transparent à ce sujet. En premier lieu il est clairement rappelé que c'est le comité de rémunération qui est responsable de proposer un système de rémunération au Conseil d'administration et de fixer les conditions de rémunération du management. Dans ce cadre, son président, M. Rolf A. Meyer, a donc une grande responsabilité.

Une caractéristique de la politique de rémunération de l’UBS est l’accent important porté aux plans d’options. Actuellement, environ 2.4% du capital est distribué chaque année sous forme d’options. En 10 ans, cela correspond au quart du capital de la banque ! De plus, cette année, l’UBS demande aux actionnaires d’approuver une augmentation de capital conditionnel équivalent à 7.1% du capital afin de pouvoir assurer la conversion des options attribuées pendant 3 ans. En additionnant le capital déjà réservé pour les options distribuées par le passé mais pas encore exercées et les actions bloquées, c'est 18% du capital de la société qui est destiné aux collaborateurs et au management. En terme de bonne pratique, un tel transfert de valeur est difficilement justifiable vis-à-vis des actionnaires. La dilution due à l'augmentation de capital conditionnel ne peut donc pas être acceptée.

De manière générale, les rémunérations du management de l'UBS sont actuellement les plus élevées du secteur bancaire en Europe. Cela est dû au système de rémunération appliqué par l’UBS qui est fondé sur un groupe de référence de 9 établissements financiers comparables, dont la plupart sont américains et deux seulement européens. Or, il est reconnu que les banques américaines offrent des rémunérations nettement plus élevées que les institutions européennes. Dans un tel contexte, on pourrait attendre de l’UBS qu'elle constitue deux groupes de référence comme cela est mis en place de manière exemplaire par la banque néerlandaise ING. Un premier groupe de référence permet de mesurer la performance des managers. Un second groupe est ensuite défini pour fixer le niveau des rémunérations. Celui-ci est formé pour moitié par des banques européennes et pour moitié par des multinationales ayant leur siège dans le pays. En effet, c'est avec ce type de sociétés que les grandes banques sont souvent en compétition pour recruter les meilleurs talents. Il est à relever qu'un tel système de référence conduirait à des rémunérations nettement plus raisonnables, tout en étant attractives pour le management par rapport aux conditions du marché européen et suisse.

Au vu des points soulevés ci-dessus, Ethos est d’avis que la politique de rémunération de l’UBS dépasse les limites des principes reconnus par la bonne pratique internationale. Par conséquent, Ethos recommande de voter:

NON à l’augmentation de capital conditionnel réservé pour les plans d’options des    collaborateurs et équivalent à 7.1% du capital total (point 6 de l’ordre du jour).

Dans le cadre du dialogue mené entre UBS et Ethos, le président du Comité de rémunération s'est montré, à titre personnel, ouvert et positif par rapport à un vote indicatif de la politique de rémunération lors de l'assemblée générale 2007. Il a cependant précisé qu'il s'exprime sous réserve d'un avis juridique positif et de l'acceptation par le Conseil d'administration en tant qu'organe de décision compétent. Ethos salue cette prise de position et recommande de voter:

OUI à la réélection de M. Rolf Meyer, président du Comité de rémunération (point 4.1.1 de l’ordre du jour).

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