02/28/2006

La Fondation Ethos est intervenue aujourd'hui lors de l’Assemblée générale de Novartis pour dénoncer le cumul des fonctions de Président du Conseil d’administration et de CEO à la tête de la société, ainsi que le manque de transparence et le niveau particulièrement élevé des rémunérations des instances dirigeantes.

En ce qui concerne le cumul des fonctions de Président et de CEO, le directeur d’Ethos, Dominique Biedermann, a précisé que ce cumul avait été jugé nécessaire par Novartis durant la phase qui a suivi la fusion de Ciba et de Sandoz. Aujourd’hui, il est toutefois temps de revenir à une situation normale où le Président du Conseil d’administration n’assure pas simultanément des fonctions exécutives. A ce sujet, le Code des Obligations suisse précise très clairement que le Conseil d’administration a notamment comme tâche d’assurer la haute surveillance de la Direction générale. Or, il est reconnu qu’il n’est pas crédible de vouloir se surveiller soi-même. Face au danger que peut constituer le cumul des fonctions, la Commission Fédérale des Banques a d’ailleurs interdit ce type de cumul au sein des banques en Suisse.

Monsieur Biedermann a rappelé aux actionnaires que l’année prochaine le Président-CEO arrivera en fin de mandat et devra se présenter pour réélection. D'ici là, Ethos attend de Novartis la nomination d’un CEO différent du Président du Conseil d’administration.

En matière de politique de rémunération, Ethos attend de Novartis beaucoup plus de transparence, conformément aux bonnes pratiques internationales. En effet, une société qui verse des rémunérations aussi élevées a la responsabilité d’être nettement plus transparente que le minimum demandé par les autorités boursières. Elle a le devoir de communiquer les informations de manière complète et facilement compréhensible par les actionnaires, ce qui n’est malheureusement pas encore le cas.

Par exemple, les actions et les options ne doivent pas être évaluées à la valeur fiscale comme c'est le cas chez Novartis, mais à la valeur de marché. La rémunération de M. Vasella ne s’élève ainsi pas à 21,2 millions de francs comme indiqué dans le rapport annuel, mais à environ 30 millions de francs ! En l'occurrence, il s'agit de la rémunération la plus élevée des 12 plus grandes sociétés pharmaceutiques du monde, alors que la performance boursière de Novartis n'a pas été la meilleure de ce groupe de sociétés au cours des dernières années. De plus, plusieurs membres de la Direction bénéficient d’indemnités de départ s’élevant à 3, voire à 5 ans de salaire. De tels parachutes dorés sont devenus une source de préoccupation majeure pour les investisseurs au niveau international.

Face à une telle situation, la Fondation Ethos demande à Novartis de revoir sa politique de rémunération et d’en améliorer significativement la transparence dans son prochain rapport annuel. Par ailleurs, Ethos souhaite que l’année prochaine la politique de rémunération soit soumise à un vote indicatif de l’assemblée générale des actionnaires comme cela a été fait par UBS en 2005.

 

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